A la fin des années 90, le groupe de presse Edicorp est l’un des leaders de la presse jeux vidéo et informatique. Au sein du groupe français, qui proposait beaucoup d’adaptations de magazines de jeux vidéo anglais en français, est venue l’idée de lancer un magazine de jeux vidéo 100% français. C’est ainsi qu’en juin 2000, le premier numéro de Jeux Vidéo Magazine (JVM) voit le jour en librairie. A l’époque, la presse jeux vidéo est majoritairement composée de publications consoles ou PC. Pour se démarquer, Jeux Vidéo Magazine a alors pour ambition de traiter toutes les plateformes, tous les matériels et bien évidemment tous les jeux vidéo, le tout à un prix très accessible. Le succès est au rendez-vous dès le premier numéro. La publication va rapidement être l’une des plus vendues juste derrière le magazine officiel PlayStation détenu par le groupe Hachette.
La fin d’une ère
Jeux Vidéo Magazine va, en l’espace de quelques années, devenir une référence de la presse papier et même s’arroger la place de numéro un lorsque le magazine officiel PlayStation (désormais dans le même groupe que JVM) perd le disque de démos offert tous les mois, l’une des principales raisons d’achat de la publication. JVM est alors solidement ancré dans le paysage vidéoludique et fait les beaux jours du groupe de presse auquel il appartient. Malheureusement, à la fin des années 2010, la presse papier est en difficulté face à la montée en puissance du web et des sites Internet comme jeuxvideo.com, jeuxvideo.fr ou encore gamekult.com. Le groupe (désormais appelé Yellow Media) qui détient les plus célèbres publications de jeux vidéo est en difficulté, confronté à ce changement de paradigme. Consoles Plus, Joypad, Joystick, PlayStation Magazine… tous les titres de jeux vidéo du groupe sont en difficulté sauf un : Jeux Vidéo Magazine. Cela ne va pas empêcher le groupe de déposer le bilan fin 2012. Jeux Vidéo Magazine, qui jouit toujours d’une grande popularité et d'un nombre conséquent de lecteurs, est racheté par d’anciennes personnalités de la presse jeux vidéo et informatique notamment Jean-François Morisse, Brice N’Guessan et Laurent Guillemain.
Le début de notre aventure
C’est donc en 2013 que débute notre aventure ! Jeux Vidéo Magazine est désormais dans une toute nouvelle structure indépendante. Grâce à son nombre d’abonnés et ses ventes en librairies, le magazine est numéro un. Une position qui permet d’envisager de nouveaux développements. Sous l'impulsion de Jean-François Morisse, la Cité des Sciences et de l'Industrie et l'opérateur Orange, on planche sur un projet ambitieux. L'idée est de proposer gratuitement aux joueurs de rencontrer des développeurs de renom afin d'en savoir plus sur leur parcours et les coulisses des studios. Succès comme échecs, rien n'est éludé. Ce programme aura duré plusieurs années et aura vu de grands noms se succéder à notre micro : Christophe Balestra (Naughty Dog), Michel Ancel (Ubisoft), Peter Molyneux (Lionhead Studios), David Hego (Rocksteady Studios), Sam Lake (Remedy Studio), Glen Schofield (Sledgehammer Games) et bien d'autres... On vous invite à faire un tour sur la chaîne YouTube car ces entretiens regorgent d’anecdotes savoureuses.
Une nouvelle ère se dessine
A cette époque, une petite excursion sur YouTube est tentée. L’aventure ne dure pas longtemps et JVM se concentre à nouveau sur le magazine papier et différents hors-séries. Ce n’est que sept ans plus tard que l’on s’interroge sur un come-back de JVM sur YouTube. Il nous paraît alors important de ne pas nous enfermer sur un média, le papier, et d'être en phase avec les nouvelles façons de s’informer. C’est ainsi qu’en février 2020, la chaîne YouTube est réactivée. Si le démarrage se fait avec un petit format de news, rapidement, on décide de s’entourer d’autres vidéastes pour proposer plus de contenus. L’actualité est alors au cœur de la chaîne et on lance même, en janvier 2021, à la manière des chaînes d’informations télé, le concept de Breaking news. Cette actualité débordante est malheureusement polluée par les rumeurs. Si ces dernières ont été traitées au début de la chaîne, on décide d’arrêter définitivement de réaliser des vidéos portant sur elles et sur d'autres informations d’insiders douteux. Délivrer une information fiable nous paraît d’une importance capitale pour ne pas induire en erreur la communauté qui est de plus en plus grande. Certes nous ne sommes pas infaillibles, mais nous attachons beaucoup d’importance à cette ligne de conduite. En mai 2022, la popularité grandissante de TikTok nous donne envie de nous jeter dans le grand bain du contenu court. A l’époque, les challenges et autres chorégaphies de danses pullulent, mais la plateforme, pourtant récente, a déjà évolué et les contenus se sont diversifiés. On décide donc de créer des formats d’informations spécialement pour TikTok. Ca, c’est l’anecdote qui pourrait figurer dans la bio officielle de JVM mais, en vrai, l'aventure TikTok n’a pas commencé ainsi. Les premières vidéos postées sont des parodies, des détournements de cut scenes de jeux vidéo pour commenter l’actualité avec, aux doublages, Momo et Brice qui font ça pour passer le temps. Face au succès relatif de cette brillante idée (manière élégante de parler d’échec), un format court d’actualité est lancé.
Aujourd’hui, Jeux Vidéo Magazine délivre de l’information à travers un magazine papier, YouTube, YouTube Shorts, mais également TikTok. Un travail que l’on arrive à mener grâce aux lecteurs abonnés au magazine. C’est ce soutien qui permet à Jeux Vidéo Magazine de rester indépendant et d’exister plus de 20 ans après son lancement. Si vous lisez cette dernière ligne, c’est sans doute aussi grâce à vous : merci !